Mariée ingouche

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Title

Mariée ingouche

Subject

nakh (langue)
Habit traditionnel (mariée)
Mariage

Description

En Ingouchie, les règles matrimoniales sont toujours très strictes, l'union hors de son groupe ethnique est interdite et l'alliance avec une ou un Tchétchène est admise mais pas toujours bien considérée. Le mariage avec un membre de son teïp (clan patrilinéaire) est interdit également. Les cérémonies du mariage sont très importantes en Ingouchie et s'étalent sur plusieurs jours. Aujourd'hui, si le mariage n'est plus un arrangement opéré entre deux familles, le rituel matrimonial reste en vigueur que ce soit dans le déroulement des cérémonies ou dans le costume de la mariée. La ceinture appelée datu tejxkar « ceinture d'argent » qui serre fortement la taille est une pièce très importante de l'habillement féminin et, pour le jour du mariage, elle est d'argent doré, incrustée de pierres précieuses : émeraudes, rubis, jade et surtout les indispensables turquoises, symbole de pureté. De la sous-robe, au col officier, on peut admirer ses fermoirs appelés datu « argent » qui sont constitués de plaques d'argent ornées de perles ou de petites pierres précieuses reprenant le motif ajouré de la ceinture. Le premier jour, un cortège emmène la promise dans la famille de son futur mari. En tête, on place les voitures dans lesquelles prennent place les personnes âgées ainsi que les personnes les plus respectées du village, ensuite viennent à pied les hommes mariés d'âge mûr puis les garçons célibataires et enfin les jeunes filles. Trois garçons, choisis au préalable pour leur bonne santé, leur beauté et pour le fait qu'ils ne sont pas orphelins, auront la charge d'entrer dans la chambre de la jeune fiancée pour lui présenter les souhaits traditionnels avant de l'emmener prendre la première place du cortège. Les Ingouche étant convertis à l'Islam depuis le XIXe siècle, c'est le mollah qui donne alors une première bénédiction. La famille de la jeune fille ne prend pas part au cortège, ils font la fête chez eux. À son arrivée dans la cour de la maison de son futur époux, la jeune fille reçoit la deuxième bénédiction religieuse. Le mollah lui tend alors un mouchoir de son fiancé et lui expose tous les devoirs qu'elle aura envers lui. Quand elle pénètre dans la maison de son fiancé, plusieurs épreuves l'attendent. En premier, un balai, posé sur le sol, barre l'entrée, elle doit absolument le déplacer si elle veut que l'on sache qu'elle est une bonne ménagère. Puis un enfant vient à sa rencontre, il faut qu'elle l'accueille agréablement mais sans paroles et qu'elle lui donne quelques pièces de monnaie, prouvant ainsi qu'elle sera une bonne mère. La fiancée doit rester muette, elle n'a pas encore le droit de parler. Les hommes en profitent, ils s'approchent d'elle, lui soulèvent son voile et font des plaisanteries plus ou moins aimables sur sa personne dans le dessein de la faire parler. C’est nuskalg mot bastit autrement dit « ouvrir la langue de la fiancée ». À ces quolibets, la jeune femme ne répond rien mais tend de menus présents, notamment des mouchoirs de baptiste qu'elle a brodés afin que l'on puisse juger de son degré d'habileté en broderie et en couture. Son trousseau et tous ses biens, sauf quelques valises contenant ses effets personnels, sont exposés à la convoitise de tous. Car il suffit qu'un membre de sa nouvelle famille s'extasie sur un objet pour que la jeune fiancée soit obligée de le lui céder gracieusement. Les noces vont durer trois jours pendant lesquels tout le monde s'amuse mais séparément, les femmes d'un côté et les hommes de l’autre. Les femmes ingouches mariées n'ont pas le droit de danser, mais peuvent toutefois regarder les danses des hommes. À aucun moment, le fiancé n'apparaîtra. Il a trois jours pour enterrer sa vie de garçon avec ses amis. Après le troisième jour, la cérémonie religieuse se déroule alors puis on crée une certaine intimité pour que les jeunes époux puissent consommer le mariage, la fiancée devant évidemment être vierge.

Creator

Guerin, Françoise

Date

1965

Contributor

Cliché fait par un photographe professionnel ingouche en 1965, donné ultérieurement à F. Guérin

Rights

Attribution; Pas d'utilisation commerciale; Pas de modification

Language

nakh
ingouche

Type

Photographie

Coverage

Asie, Russie, Ingouchie

Format original

Cliché argentique

Taille maximale

398x590

Poids de fichier

19 Ko

Collection

Citation

Guerin, Françoise, “Mariée ingouche,” LACITO, accessed April 26, 2024, https://lacito.huma-num.fr/items/show/93.
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