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  • Description is exactly "Le temple-en-ruine est un fantasme classique de l'exploration, hier et aujourd'hui. Ici, quelques murs d'un palais d'Udaipur (Tripura, Inde : ne pas confondre avec l'Udaipur du Rajasthan), qui fut au XVIe siècle la capitale des princes locaux, avant que le centre du pouvoir ne soit transféré à Agartala. Si la fascination des ruines vient bien du rapport non hiérarchique entre nature et culture, le linguiste y voit aussi le rapport d'étrangeté entre l'oral et l'écrit. Et si l'écrit tend à symboliser la Culture, aux yeux même des gens de culture orale, reste la douloureuse tension entre "écrire sa langue (orale)" et "adopter la langue (écrite)". Il n'y a jamais eu "trois villes" au Tri-pura, de sorte que certains érudits locaux voient dans ce mot indien une déformation colonialiste du mot kokborok tui-pra
    « confluent ». Parmi les nombreuses langues de cette région, l'une des plus importantes est en effet le kokborok, la langue (kok-) des Borok. C'est une langue boro-garo, proche du boro, du garo, du dimasa, du rabha, du deuri (deori), du tiwa. Mais à mesure que les princes locaux gagnaient en influence, ils gagnaient en perméabilité et ils "s'hindouisèrent" : ils furent en réalité le fer de lance de la pénétration bengalie, aujourd'hui écrasante et prestigieuse. Ainsi, le palais a accompli son oeuvre ambiguë et morose : aujourd'hui en ruines, il témoigne des laissés pour compte de la course au prestige dont il fut un acteur essentiel."

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Le temple-en-ruine est un fantasme classique de l'exploration, hier et aujourd'hui. Ici, quelques murs d'un palais d'Udaipur (Tripura, Inde : ne pas confondre avec l'Udaipur du Rajasthan), qui fut au XVIe siècle la capitale des princes locaux, avant…
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