Défense du patrimoine culturel et naturel aux Îles Marquises (Nuku Hiva)

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Title

Défense du patrimoine culturel et naturel aux Îles Marquises (Nuku Hiva)

Subject

Langue océanienne : marquisien
Baie d'Hathiheu
Patrimoine de l'UNESCO

Description

"Cette île, Nuku Hiva, est la plus grande et la plus septentrionale des cinq îles que compte cet archipel. Au centre de la photo, la baie et le village d'Hatiheu. Le domaine foncier de cette commune à la population réduite à un peu plus de 300 habitants groupés en trois villages côtiers : Hatiheu, Aakapa, Anaho, était entièrement occupé comme en témoignent les nombreux sites archéologiques (paepae) aujourd'hui enfouis sous la végétation tropicale. Cette dépopulation correspond à celle que connut, à la suite des premiers contacts avec l'extérieur (baleiniers, trafiquants de tous ordres), l'ensemble de l'archipel. Estimée à environ 100.000 habitants, à la fin du XVIIIe siècle, le peuplement se réduisait à un peu plus de 3000 âmes au début du XXe siècle. Aujourd'hui, les 7000 Marquisiens qui résident dans l'archipel avec les 8000 autres, parents ayant émigré à Papeete, forment une population très soudée, extrêment fière de sa culture multiforme (danse, chants, sculptures, etc). Cette identité très forte apparaît dans la promotion de la langue, domaine qui échoit à la dynamique Académie marquisienne. Les variantes surtout lexicales entre les parlers des îles du Nord et celles du Sud, loin d'être un handicap, fournissent l'occasion de joutes oratoires : on se complaît à rire des particularités du dialecte de son interlocuteur, chacun habitant la plus belle île et jouissant de la plus belle langue. Face au danger d'uniformisation du monde, des cultures, des sites naturels, les Marquisiens font mieux que se défendre. Tous les quatre ans, a lieu le festival des arts des îles Marquises, avec un mini-festival intermédiaire. La très longue préparation de ces manifestations de renommée mondiale assure à la culture une pérénnité certaine que renforce aujourd'hui l'enseignement de la langue. Sans cesse aux aguets pour prévenir tout ce qui pourrait mettre à mal leur patrimoine culturel et naturel, les Marquisiens font feu de tout bois. Il y a quelques années, lorsque le Club Méditerranée envisagea de s'installer dans la baie d'Anaho (juste au-dela des collines, à droite sur la photo), leurs élites ressortirent le traité de cession signé en 1834, entre le Roi de France et le roi Lotete de l'île de Tahuata ; il y est stipulé que l'intérieur des terres appartient de façon inaliénable aux familles marquisiennes, à l'exception d'une bande côtière de 12 mètres environ, connue par tout un chacun comme étant les ""40 pieds du Roy"". A ce jour, aucun bungalow, aucune construction ou barrière n'ont été tolérés, seule la nature prime. Lorsque les terres domaniales furent cédées par la France au gouvernement autonome de Polynésie, les politiciens tahitiens dont les ancêtres ont vendu la plus grande partie de leur littoral, ont voulu déclarer cette spécificité marquisienne caduque. Les élus marquisiens contactèrent alors l'un des ténors du barreau de Paris, connu pour sa défense de par le monde de causes perdues.
Malgré le recul des politiciens tahitiens, la méfiance à leur égard fit que les Marquisiens ont présenté un dossier pour que leur ""paradis naturel"" soit inscrit en 2008 au patrimoine de l'UNESCO."

Creator

Charpentier, Jean-Michel

Date

23/04/2006

Rights

Attribution; Pas d'utilisation commerciale; Pas de modification

Language

marquisien

Type

Photographie

Coverage

Océanie, Îles Marquises, Nuku Hiva

Format original

Photo numérique

Taille maximale

590x443

Poids de fichier

30 Ko

Collection

Citation

Charpentier, Jean-Michel, “Défense du patrimoine culturel et naturel aux Îles Marquises (Nuku Hiva),” LACITO, accessed April 19, 2024, https://lacito.huma-num.fr/items/show/106.
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