Cérémonie funéraire secondaire war de Lum sh'iang à Lamin
<a href="https://www.ethnologue.com/language/aml">Langue austroasiatique : war</a>
Crémation
Cérémonie et rituel funéraire
Les proches du défunt collectent les petits résidus d'os dans les restes du bucher funéraire, et les déposent sur un linge blanc avant de le les déposer dans la tombe clanique des Pohlong à Lamin. On peut comparer ces images à la cérémonie de crémation sur le même emplacement à Lamin et à une autre cérémonie de Lum sh'iang célébrée à 'Am Koi en mars 2008.
Les cérémonies de Lum sh'iang de ces deux villages présentent plusieurs différences intéressantes qu'on retrouve dans différents groupes austroasiatiques, voir les images de la cérémonie de Lum sh'iang à 'Am Koi et la crémation à Lamin.
Daladier, Anne
CNRS-LACITO
Mars 2009
Attribution; Pas d'utilisation commerciale; Pas de modification
war
Photographie
lamin1_590.jpg
Asie, Inde, Meghalaya, Lamin
Crémation à Lamin
<a href="https://www.ethnologue.com/language/aml">Langue austroasiatique : war</a>
Rituel funéraire
Cérémonie funéraire
Lamin est un village war du Nongtalang situé sur la colline à l'opposé de Nongbareh dont les principaux clans fondateurs sont venus de Nongbareh pour cultiver les palmiers d'Arec et les lianes à feuille de Pan. La branche dialectale de Lamin, Amkoi et Nongbareh appartient au sous-groupe dialectal du Nongtalang mais présente des traits phonologiques et grammaticaux particuliers par rapport aux autres dialectes parlés dans les villages proches du Nongtalang. Les villages de cette branche ont également un trait particulier dans leurs rituels funéraires. Au cours de la crémation, les os du défunt ne sont pas retirés des cendres du site de crémation pour être transportés et isolés dans un cairn individuel à l'orée du village. Ils demeurent sur place et sont simplement recouverts de terre. A Amkoi ils sont déplacés et enterrés directement entre les racines d'un arbre du bosquet sacré. A Lamin, une palissade de bambous protège les os contre les animaux de la forêt et permet aussi de les localiser pour la cérémonie secondaire du lum sh'iang, comme à Lamet, autre village môn-khmer au nord du Laos. Comme on le voit ici, le bûcher est tout proche des grands arbres du bosquet sacré : derrière le bûcher, on voit un banian où s'adossent les gens. Ces grands arbres nourrissent les êtres que la crémation a libéré de leur corps terrestre dans le monde du sous-sol et les mettent en communication avec les autres êtres du sous-sol, notamment leur rivière et leurs ancêtres. Les hommes terrestres nourissent la base tra des arbres avec le sang et l'alcool du sacrifice. Tra désigne également l'origine, le fondement d'une lignée terrestre ou céleste. Les êtres du sous-sol pourvoient en descendance et en récoltes. Le séjour dans le monde du sous-sol doit permettre à l'être du sous-sol, réduit sur terre à ses os, de se purifier et de devenir enceint des semences des générations à venir du clan, avant de se libérer du statut d'ancêtre limité à sa maisonnée pour se fondre dans l'ancêtre du clan. Cette deuxième élévation dans l'ordre des êtres animés a lieu au cours de la cérémonie de lum sh'iang. La pratique "d'ensemencement des os" d'un défunt dans la terre du bosquet sacré afin qu'ils produisent, comme les fleurs de plantes édibles et les fleurs de palmiers d'arec, les semences futures du clan, est intéressante à plusieurs points de vue. Cette conception reproduit, dans le cycle de vie qui lui est propre, la cérémonie de fondation d'un village. Au cours de la cérémonie de fondation, des pierres représentant les clans fondateurs sont littéralement "plantées" (prennent racine) au pied des arbres du bosquet sacré. Ce bosquet est alimenté par le cours d'eau qui délimite les nouvelles terres des clans alliés fondateurs. Ces terres sont bornées par des pierres associées rituellement aux pierres des fondateurs du bosquet sacré et ne peuvent être déplacées sous-peine de malédictions diverses pour les familles des voleurs. On demande aux ancêtres des clans fondateurs de s'associer à ces pierres sous l'auspice des ancêtres war et sous l'auspice des alliances précédentes avec les ancêtres pnar. Des cérémonies présentant de nombreuses analogies, de fondation de villages et de "fondation" d'ancêtres par des cérémonies funéraires secondaires, ont été décrites chez les munda et dans d'autres groupes môn-khmer.
D'un point de vue plus directement linguistique, cette conception cosmogonique de cycles de vie qui inter-agissent, se reflète dans les noms munda et mon-khmer de personnes, du riz et des millets en grain, des rivières et de leurs grottes, des os terrestres et de l'au-delà, des ancêtres de villages et de districts, des rochers et des pierres cérémonielles, des mâts de sacrifice et des grands arbres. La construction du bûcher et la façon de lui communiquer le feu obéissent à des prescriptions précises. De même, le corps est orienté Est-Ouest, comme les villages et comme les tombes claniques, la tête à l'Est. Tous les objets précieux du défunt ainsi que les tissus précieux offerts par les alliés et amis sont brûlés avec lui, comme le parapluie au premier plan, qui semble protéger une dernière fois la tête, avec l'humour particulier qu'on retrouve dans les récits war. L'officiant a permis que je prenne cette photo alors qu'il n'a pas permis l'enregistrement des prières en me disant que la défunte aurait sûrement aimée être prise en photo de son vivant mais qu'à défaut cette dernière image ne lui aurait pas déplue !
Daladier, Anne
CNRS-LACITO
Janvier 2007
Attribution; Pas d'utilisation commerciale; Pas de modification
war
Photographie
cremation_lamin590.jpg
Asie, Inde, Meghalaya
Enfants war rapportant leur récolte de bambou à balai
<a href="https://www.ethnologue.com/language/aml">Langue austroasiatique : war</a>
War (enfant)
Bambou (récolte)
Les extrémités en fleur d’une variété de bambou semée chaque année, sont récoltées pour produire des balais. Cette récolte devient un complément important à la récolte des noix d’arec chez les War qui ne peuvent plus accroître leurs terres. Cette culture est en bonne partie responsable de la déforestation sur le plateau. Sur la photo, les enfants s’apprêtent à abandonner leur récolte et à prendre leurs jambes à leur cou, effrayés par l’étrangère blanche et son appareil photo. Cet instant a été saisi pendant que je photographiais les mégalithes, juste à leur gauche. Leur village, Nongbareh, se trouve plus loin, à l’écart.
Daladier, Anne
CNRS-LACITO
2008
Attribution; Pas d'utilisation commerciale; Pas de modification
war
Photographie
7balai590.jpg
Asie, Inde, Meghalaya
Mégalithes war d’un site de cérémonies pour obtenir ou pour arrêter la pluie
<a href="https://www.ethnologue.com/language/aml">Langue austroasiatique : war</a>
Mégalithe
Site cérémoniel
Ces mégalithes n’ont rien de préhistorique puisqu’ils ont été installés sur la dalle volcanique après le grand tremblement de terre de 1897, qui a secoué tout le plateau volcanique du Meghalaya. Ils n’en sont pas moins intéressants parce qu’ils sont encore en fonction et permettent de comprendre le rôle d’autres groupes de mégalithes. Ce sous-groupe appartient à l’un des plus vastes ensembles war. Le site exposé à l’est s’étend nord-sud sur environ 200 mètres, au-dessus d’une rivière au fond de l’à-pic qu’on devine derrière les monuments, à la confluence de deux villages importants : Konglah et Nongbareh. Les habitants d’un certain âge de la région du Nongtalang pratiquent encore la religion ancienne. Ce sous-groupe mégalithique est de dimension moyenne. Les plus importantes pierres verticales atteignent près de 6 mètres et les reposoirs horizontaux près de 7 mètres. Les douze pierres verticales représentent les clans et sous-clans, selon leur importance, d’un groupe humain qui dépend de la rivière en contrebas. Les vingt pierres horizontales, dont on ne voit que la première rangée, sont les reposoirs où se tiennent et dorment les membres des maisonnées correspondantes pendant les cérémonies. Ce site ne comporte aucune tombe.
Daladier, Anne
CNRS-LACITO
2008
Attribution; Pas d'utilisation commerciale; Pas de modification
war
Photographie
6megalithes590.jpg
Asie, Inde, Meghalaya
Tombe clanique refermée à la fin de la cérémonie funéraire secondaire de lum sh’iang "collecte des os" en territoire war dans le sud-est du Meghalaya
<a href="https://www.ethnologue.com/language/aml">Langue austroasiatique : war</a>
Sépulture
Cérémonie funéraire
Contrairement aux tombes clanique, isolées du sol et hermétiquement fermées des Khasi et des Pnar, et d’autres War vivant sur d’anciennes terres pnar, les tombes que l'on voit ici comportent une ouverture convexe figurant le dôme céleste et leur fond repose à même la roche du sol. Ces cailloux d’apparence modeste renferment ce que les hommes ont ici de plus précieux. Les pierres amoncelées au premier plan recouvrent un empilement de tressages imperméables de bambous protégeant des tissus précieux. Ces tissus honorent, en le revêtant comme un corps cosmique, le grand lien de tissu blanc dans lequel viennent d’être renoués les os réduits de chaque membre de plusieurs générations matrilinéaires du clan Lamin, du village d’’am Koi. Auparavant, les os du nouveau venu avaient été rituellement déterrés de leur séjour individuel au pied d’un aréquier, à une centaine de mètres de là. Au pied de l’arbre, on a dénoué chacun des membres selon son ordre généalogique puis, après avoir appelé et convié chacun par son nom en présence de ses plus proches descendants (venus souvent de loin pour l’occasion), on a renoué chacun, dans le même ordre généalogique, en finissant par les os de l’homme pour qui cette cérémonie a lieu. Le lien d’os de l’Ancêtre de cette branche clanique a été porté, du pied de l’arbre jusqu’à la tombe, par le représentant sacerdotal des clans fondateurs du village. Il a été déposé dans la tombe, sur la roche affleurant du sous-sol. On l’a recouvert des tissus blancs (couleur du ciel), rouges (couleur de la terre) et bleus (couleur du sous-sol) superposés. Les officiants ont nourri et prié les ancêtres selon leur hiérarchie territoriale et céleste, avant de recouvrir « leur » ancêtre de pierres non scellées. La gourde végétale qui dépasse des pierres a contenu une part de l’alcool du sacrifice. Il a été offert aux ancêtres avec les offrandes de gâteaux enveloppés de feuilles messagères et de bananes, qui remplacent désormais les buffles sacrifiés.
Daladier, Anne
CNRS-LACITO
2008
Attribution; Pas d'utilisation commerciale; Pas de modification
war
Photographie
5tombe590.jpg
Asie, Inde, Meghalaya
Mât de bambou surmonté d’un coq blanc et de fleurs de papier, dressé à l’occasion de la cérémonie funéraire secondaire du lum sh’iang "collecte des os" dans un village war
<a href="https://www.ethnologue.com/language/aml">Langue austroasiatique : war</a>
Mât de bambou cérémoniel
Cérémonie funéraire
Cette cérémonie est le principal évènement religieux et social qui, à la fin de l’hiver, rythme la vie des derniers descendants môn-khmers qui pratiquent encore la religion ancienne, en particulier les War du Nongtalang. La cérémonie fut pratiquée en mars 2008 pour l’un des descendants du clan des fondateurs Lamin du village de ’am Koi. Le village est en contrebas de Nongbareh. La cérémonie est organisée rituellement par la sœur du défunt et a été précédée de joutes oratoires entre clans alliés, la nuit précédente. La joute oratoire est une des phases principales de la cérémonie. Les équipes d’anciens de chaque clan participant sont inspirées par leurs ancêtres. La joute s’organise selon des canevas traditionnels dans un récit de remémoration religieuse. Il est choisi et annoncé à l’avance aux clans participant à la cérémonie par la sœur du défunt (ou le frère aîné pour la cérémonie d’une femme). Les décorations en papier sont un syncrétisme des décorations de Noël des chrétiens, qui représentent environ 80% des habitants du Meghalaya. Le coq blanc symbolise le coq sacrifié qui annonce à l’Ancêtre l’arrivée du nouveau membre. Celui-ci fait croître l’Ancêtre dans la génération des ancêtres célestes, comme une naissance accroît le niveau généalogique d’un aïeul. Les fleurs de papier symbolisent la floraison des os de l’oncle honoré ce jour là, au terme de son séjour de gestation dans la terre, au milieu des racines d’aréquier alimentées par l’eau de la rivière clanique. L’âme du mort a séjourné dans le monde du sous-sol, intermédiaire entre la vie terrestre et la vie céleste, pour s’y épurer et produire les fleurs d’os qui vont donner, par leur accès au monde céleste, les semences des futurs descendants du clan. Au cours des cérémonies du lum sh’iang, l’âme du mort se libère de son individualité pour s’incorporer à l’Ancêtre de la branche clanique de ce village. La fructification céleste des os se distingue de la fructification cyclique terrestre.
Daladier, Anne
CNRS-LACITO
2008
Attribution; Pas d'utilisation commerciale; Pas de modification
war
Photographie
4mat_detail590.jpg
Meghalaya
Mât de bambou surmonté d’un coq blanc et de fleurs de papier, dressé à l’occasion de la cérémonie funéraire secondaire du lum sh’iang "collecte des os" dans un village war du Meghalaya
<a href="https://www.ethnologue.com/language/aml">Langue austroasiatique : war</a>
Mât de bambou cérémoniel
Cérémonie funéraire
Cette cérémonie est le principal évènement religieux et social qui, à la fin de l’hiver, rythme la vie des derniers descendants môn-khmers qui pratiquent encore la religion ancienne, en particulier les War du Nongtalang. La cérémonie fut pratiquée en mars 2008 pour l’un des descendants du clan des fondateurs Lamin du village de ’am Koi. Le village est en contrebas de Nongbareh. La cérémonie est organisée rituellement par la sœur du défunt et a été précédée de joutes oratoires entre clans alliés, la nuit précédente. La joute oratoire est une des phases principales de la cérémonie. Les équipes d’anciens de chaque clan participant sont inspirées par leurs ancêtres. La joute s’organise selon des canevas traditionnels dans un récit de remémoration religieuse. Il est choisi et annoncé à l’avance aux clans participant à la cérémonie par la sœur du défunt (ou le frère aîné pour la cérémonie d’une femme). Les décorations en papier sont un syncrétisme des décorations de Noël des chrétiens, qui représentent environ 80% des habitants du Meghalaya. Le coq blanc symbolise le coq sacrifié qui annonce à l’Ancêtre l’arrivée du nouveau membre. Celui-ci fait croître l’Ancêtre dans la génération des ancêtres célestes, comme une naissance accroît le niveau généalogique d’un aïeul. Les fleurs de papier symbolisent la floraison des os de l’oncle honoré ce jour là, au terme de son séjour de gestation dans la terre, au milieu des racines d’aréquier alimentées par l’eau de la rivière clanique. L’âme du mort a séjourné dans le monde du sous-sol, intermédiaire entre la vie terrestre et la vie céleste, pour s’y épurer et produire les fleurs d’os qui vont donner, par leur accès au monde céleste, les semences des futurs descendants du clan. Au cours des cérémonies du lum sh’iang, l’âme du mort se libère de son individualité pour s’incorporer à l’Ancêtre de la branche clanique de ce village. La fructification céleste des os se distingue de la fructification cyclique terrestre.
Daladier, Anne
CNRS-LACITO
2008
Attribution; Pas d'utilisation commerciale; Pas de modification
war
Photographie
4mat590.jpg
Asie, Inde, Meghalaya
La pierre et l’os
<a href="https://www.ethnologue.com/language/aml">Langue austroasiatique : war</a>
Aréquier (racines)
Sépulture
Cérémonie funéraire
Représentation des ancêtres
Cette grosse pierre polie, qu’enserrent les racines d’un aréquier, est considérée comme une manifestation de la puissance de l’ancêtre qui l’a fait remonter du sous-sol. À l’issue de la cérémonie de crémation, les os d’un défunt de ce village sont provisoirement enterrés au pied d’un des aréquiers de cette petite plantation avant la cérémonie funéraire secondaire du lum sh’iang "collecte des os", où ces os individuels sont incorporés à ceux de l’ancêtre de la branche clanique. Le panier vide qu’on aperçoit contre l’arbre voisin a contenu les tissus utilisés pour recueillir et protéger les os qu’on avait déterrés pour les transporter dans leur tombe au cours d’une de ces cérémonies. L’âme du défunt, libérée de son corps par la crémation, séjourne dans le monde du sous-sol jusqu’à ce que la famille ait les moyens de lui offrir la cérémonie de lum sh’iang, qui se pratique au début du printemps. Au cours de ce séjour dans le sous-sol, l’âme acquiert le statut de protecteur de la maisonnée et doit se purifier avant de rejoindre l’ancêtre clanique céleste. Ce dernier est consulté par le sacrifice d'un œuf, avant que les os ne puissent être réunis à ceux du clan. L’œuf est cassé sur une planchette de bois et donne à lire son message à partir des débris de coquilles concaves ou convexes, organisés sur la planchette selon les quatre directions. Le sous-sol des arbres nourrit l’ancêtre au cours de son séjour dans le monde du sous-sol. Chez les Santalis du groupe Munda, autre branche de la famille Austroasiatique, les ancêtres sont représentés par des pierres installées au pied des arbres du bosquet sacré.
Daladier, Anne
CNRS-LACITO
2008
Attribution; Pas d'utilisation commerciale; Pas de modification
war
Photographie
3pierreetos590.jpg
Asie, Inde, Meghalaya
Palmeraie d’aréquiers chez les War dans le Meghalaya
<a href="https://www.ethnologue.com/language/aml">Langue austroasiatique : war</a>
Aréquier (palmeraie)
Sépulture
Cette palmeraie a un rôle sacré particulier pour le village qui possède les terres de cette colline. Elle se situe en bordure du bosquet sacré et de la rivière des clans fondateurs. Les racines de ses palmiers abritent les os des défunts après les cérémonies de crémation. En contrebas, adossées aux rochers qui surplombent la vallée principale, exposées à l’est, se trouvent les tombes claniques. Au cours des cérémonies funéraires secondaires, les os des individus, ayant accompli leur cycle de purification dans le monde du dessous et devenus « enceints » des semences du clan, sont déterrés et regroupés avec ceux du clan, dans les tombes de pierres où ils s’incorporent à l’Ancêtre clanique.
Daladier, Anne
CNRS-LACITO
2008
Attribution; Pas d'utilisation commerciale; Pas de modification
war
Photographie
2palmeraie590.jpg
Asie, Inde, Meghalaya
Paysage typique de l’écosystème humide des War avec ses collines escarpées et ses petites vallées encaissées plantées de bambous et d’aréquiers
<a href="https://www.ethnologue.com/language/aml">Langue austroasiatique : war</a>
Flore
Arbre
Aréquiers (feuilles)
Les plantations de Nongbareh au sud des collines Jaintia du Meghalaya surplombent les plaines du Bengladesh qu’on devine au fond dans la brume. On aperçoit ‘am ktshar "le cours d’eau de la Loi", un des noms d’attribut de l’Ancêtre de tous les ancêtres, qui délimite les terres d’un petit groupe de clans matrilinéaires alliés, du village voisin de Kudeng et baigne leur bosquet sacré. Elle alimente aussi les conduites en bambous qui irriguent ingénieusement les palmiers d’arec et les lianes, dont les feuilles sont consommées avec les noix d’arec. Les arbres aux feuilles plus claires au premier plan produisent des pousses comestibles, tjea khin "légume khin", très appréciées en hiver. Le war est une langue môn-khmère différente du khasi, du pnar et du lyngngam, parlées sur le plateau du Meghalaya. Ses locuteurs, que j’estime à environ 70 000-80 000, vivent principalement au sud-est du Meghalaya sur d’anciennes terres pnar mais aussi en Assam et au Bengladesh de l’autre côté de la frontière, à l’est et à l’ouest, et aussi au sud-est. La langue war est constituée principalement de quatre sous-groupes dialectaux : nongtalang, amwi, sundai et tarangblang et de plusieurs parlers mixtes war-khasi et war-pnar. Nongbareh est l’un des six sous-dialectes du nongtalang.
Daladier, Anne
CNRS-LACITO
2008
Attribution; Pas d'utilisation commerciale; Pas de modification
war
Photographie
1paysage590.jpg
Asie, Inde, Meghalaya