Détail de la construction d'une charpente de case ronde traditionnelle à Gélima (Canala)
<a href="https://www.ethnologue.com/language/ane">Langue austronésienne : Xârâcùù</a>
Case
Habitat
Charpente
En Nouvelle-Calédonie kanak, la case est souvent présentée comme le symbole de l'organisation sociale, du prestige, de l'unité et de l'accueil des chefferies qui composent l'univers social traditionnel. D'ailleurs, dans la plupart des langues, le même mot signifie à la fois case et clan.
Si le poteau central représente le chef, les poteaux tout autour sont les divers lignages composant une chefferie, et les "gaulettes" entre les poteaux représentent les liens tissés entre les lignages. Le travail de tous est nécessaire à sa fabrication et est le gage de l'unité. Le prestige se manifeste autant dans la position de la case sur les allées – celle de l'aîné ou chef se trouvant en haut – que par la taille de la case – celle du chef étant plus grande et plus haute, pour être vue de tous et de partout. La case est aussi le lieu d'accueil par excellence, celui où tout arrivant déposera son présent coutumier en signe de respect des maîtres du lieu (et de leurs ancêtres et esprits totémiques).
Autrefois, lors du décès d'un grand chef, sa case était brûlée et disparaissait donc avec lui.
Leblic, Isabelle
1985
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Xârâcùù
Photographie
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Canala
<p>Deux enclos familiaux, en contrebas d'un lieu sacré féminin (Oujdédé)</p>
Langue tchadique : ouldémé
Montagne rocheuse ouldémé
Case
Site sacré
Les enclos familiaux ouldémé, à l'aspect de forteresses de pierres, d'argile et de paille, sont farouchement disséminés entre les rochers au haut des pentes. Ils sont composés de cases rondes autour d'une cour à silos contenant les réserves de nourriture. Ils abritent traditionnellement un père de famille, ses femmes et sa descendance : ses jeunes enfants, ses fils et ses brus avec leurs enfants, ainsi que des chèvres et un bœuf. Ces unités familiales patrilinéaires et patrilocales s'installent, par lignage, sur une unité géomorphologique, respectant une hiérarchie liée à l'âge. Le lien entre territoire et identité sociale est très fort. Changer de territoire, c'est changer d'identité et perdre le contact entretenu avec les ancêtres grâce à des rites liés à la maison, aux arbres et aux rochers. Ces ancêtres sont honorés par des offrandes déposées sur plusieurs emplacements dédiés à cet usage, à l'intérieur de l'habitation et surtout sur les lieux sacrés des sommets. Le lieu sacré féminin est composé de larges pierres surmontées d'un arbre proéminent. Le mâle, de taille plus modeste, est un rocher étroit dressé. Se logent aussi, sur les flancs de montagne, dans les dédales de roches granitiques primaires, des terrasses pour la culture. Le mil, denrée de base y est cultivé avec des techniques élaborées. Chaque anfractuosité est utilisée. Et parfois, pour confectionner ces terrasses, on remonte la terre de la plaine.
De Colombel, Véronique
CNRS-LACITO
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ouldémé
Photographie
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Oujdédé